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L'instant présent


Le jeudi 26 mars passé est sorti en librairie ce que je qualifierais d’un très bon livre. L’instant présent de Guillaume Musso se démarque de tous les livres qu’il a écrit jusqu’à maintenant. En effet, je n’ai pu faire autrement que de lire le roman en seulement deux jours. Musso a publié le quatrième de couverture sur sa page Facebook quelques jours avant la sortie de son œuvre. Déjà après cette lecture j’étais certaine de lire une œuvre fascinante. Cet écrivain à un gabarit d’écriture. Il a son propre genre. Presque l’entièreté des histoires qu’il a écrites se déroulent à New York. Pour commencer ma critique, je vous ferai un petit résumé du livre et ensuite je ferai l’analyse des personnages, du contexte dans lequel le personnage principal évolue et des lieux dans lesquels l’histoire se déroule.

Encore une fois, L’instant présent se déroule à New York. C’est l’histoire d’un jeune médecin qui se fait léguer un phare par son père, l’endroit où son grand-père a disparu. Son père, Frank, lui explique qu’il ne doit, sous aucun prétexte, détruire le mur de brique que celui-ci a construit devant une porte métallique. Toute cette information pique la curiosité du médecin, Arthur, et il décide de défaire le mur lorsque son père quitte les lieux. Lorsqu’il arrive enfin devant la porte métallique, il l’ouvre et pénètre à l’intérieur. Il ne découvre rien. La pièce est vide. Déçu, il décide de sortir, mais la porte se referme et il s’évanouit. Il se réveille un an plus tard dans une église. Après vingt-quatre heures, il se rendort et se réveille encore un an plus tard. Musso intègre, encore une fois, un peu de fiction au réalisme. C’est ce que je préfère de cet auteur. Puisque je ne suis pas une personne qui aime beaucoup la fiction, lorsqu’il y en a juste une petite touche, cela me convient.

Les personnages du livre sont bien décrits. Il y a d’abord Arthur Costello, un jeune médecin urgentiste de vingt-cinq ans, célibataire, qui trouve que sa vie ne mène nulle part. Dès le premier chapitre, on apprend qu’Arthur a eu des leçons de vie dès son jeune âge. Son père lui a demandé, lorsqu’il avait cinq ans, de sauter dans ses bras du haut de son lit superposé et il lui promet de le rattraper. Chose qu’il ne fait pas. Arthur se fait très mal. Son père lui dit alors qu’il ne doit jamais faire confiance à qui que ce soit, même pas à son propre père, Frank Costello. Celui-ci est aussi médecin et a cinquante ans au début de l’histoire. Ses cheveux blancs et ses rides qui lui creusent le visage font qu’il semble avoir dix ou quinze ans de plus, selon Arthur. Habituellement habillé de costumes de marque et de mocassins sur mesure, il visite son fils en pantalon kaki avec un pull de camionneur et de lourdes chaussures de chantier en cuir épais. Arthur et son père n’ont pas une bonne relation. Ce jeune médecin est le benjamin d’une famille de trois enfants. Son frère et sa sœur ont repris la modeste entreprise de publicité créée par leur grand-père et ils l’ont fait prospérer dans le but de la revendre et d’en tirer un grand profit. Arthur était toujours à l’écart de leurs affaires. Lorsqu’il avait dix-huit ans, après la mort de sa mère, il a quitté la maison familiale pour leur rendre visite que deux ou trois fois par an. Arthur est donc réellement seul, sans petite amie, sans ami et sans famille. La seule personne pour qui il ressent de l’affection, c’est son grand-père paternel, Sullivan, malheureusement disparu et déclaré mort. Frank décide de léguer le phare qu’il avait hérité de Sullivan à sa mort. Arthur ne suit pas les règles de son père et décide de pénétrer dans la pièce que la fameuse porte métallique cache après avoir appris que son grand-père est toujours vivant et qu’il avait dit à Frank que personne ne devait ,sous aucun prétexte, franchir cette porte. Il s’évanouit et se réveil un an plus tard. Vingt-quatre heures après son réveil, il repart dans le sommeil aussitôt et se réveille quatorze mois plus tard. Il se met à la recherche de son grand-père et celui-ci l’informe qu’il aura vingt-quatre jours pour vivre vingt-quatre ans de sa vie. Tout ce qu’il construira (famille, amour, carrière, etc.) se verra détruit lorsque les vingt-quatre prochaines années de sa vie seront passées. Arthur n’en croit pas ses yeux. Il doit alors changer sa façon de voir la vie, et de profiter de chaque instant présent, d’où vient le titre du livre. Il y a aussi Lisa qui rêve de devenir comédienne. Elle travaille dans un bar pour payer ses études d’art dramatique. Elle tombe amoureuse d’Arthur. Ils s’aiment tous les deux, sauf que le temps joue contre eux. Lisa a de gros problèmes et a envie de mettre fin à sa vie, ce qu’Arthur changera en lui donnant de l’amour et une famille. Elle se tannera vite de ne voir l’homme qu’elle aime une seule fois par an. Il est facile de s’imaginer ce que ressentent les personnages principaux, car leurs sentiments sont bien décrits et leurs traits de caractère sont présentés dès l’apparition de ceux-ci dans l’histoire.

Le contexte dans lequel Arthur évolue est intéressant. L’histoire commence en mille neuf cent quatre-vingt-onze et se termine en deux mille quinze. Chaque fois qu’Arthur se réveille, on apprend ce qui se passe au moment même aux États-Unis et ces évènements se sont réellement passés. Musso a dû faire un travail de recherche avant l’écriture de son livre pour recréer l’histoire des États-Unis à travers son histoire à lui. Par exemple, en mille neuf cent quatre-vingt-douze, on apprend que Bill Clinton est dans la course à la présidence du pays. En mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, Arthur se réveille le trente-et-un août. Princesse Diana fait la une du journal, elle est morte dans un accident de voiture et c’est ce qui s’est réellement passé dans notre réalité. Pour terminer mes exemples, qui ne se souvient pas du onze septembre deux mille un. Musso raconte brièvement l’histoire des deux tours jumelles qui se sont effondrées dans son roman à travers la vision de Lisa, qui est le narrateur de ce chapitre. Je trouve cela fascinant que Musso ait intégré de réels éléments dans son histoire, car on oublie plus facilement la fiction et l'on a envie de croire que ce qu’Arthur a vécu est réellement arrivé. Autrement dit, le contexte dans lequel il évolue facilite la lecture et la compréhension de l’histoire et rend cette dernière plus vraisemblable pour le lecteur.

Comme plusieurs des autres romans de l’auteur, la plus grande partie de l’histoire se déroule à New York et plus précisément sur l’île de Manhattan. Elle débute à Boston dans l’appartement d’Arthur. Il se rend ensuite à Cap Cod avec son père, là où se trouve le phare qui changera complètement la vie d’Arthur. Chaque fois qu’il se réveille, il se trouve dans un endroit complètement différent d’où il s’est évanoui. La première fois, il se réveille presque complètement nu dans une église et il s’évanouit de nouveau dans l’ascenseur de son immeuble d’appartement. La deuxième fois, il reprend connaissance sous la douche d’une inconnue, Lisa, et il se rendort dans la cellule de son grand-père à l’hôpital psychiatrique. Ce que je trouve génial avec ce changement de lieu constant c’est que le lecteur est en mesure de comprendre l’urgence de vivre du personnage principal. La seule chose qui le suit tout le temps est ce qu’il a sur lui (vêtements, montre, papier, etc.). Il n’a jamais aucune idée d’où il va se réveiller et à chaque fois c’est une surprise pour le lecteur. Musso ne mentionne pas directement l’endroit où il est. Il le décrit en suggérant pour créer un questionnement chez le lecteur et il clôt sa définition en mentionnant l’endroit exact.

J’adore le style d’écriture de Guillaume Musso. Plusieurs font la critique qu’il utilise toujours le même gabarit et qu’il n’est pas inventif, mais, chaque fois que je termine une œuvre de Musso, je me dis toujours « il fallait y penser ». Ces idées sont toujours géniales et elles accrochent le lecteur dès le début, et ce jusqu’à la fin.

Puisque je serai prochainement enseignante au secondaire en français, je devrai sélectionner des livres pour mes élèves. J’ai demandé à une de mes anciennes enseignantes quels sont les critères de sélections et elle m’a seulement répondu qu’il fallait y aller selon son bon sens. J’ai alors pensé aux critères de sélection pour l’achat des livres pour les bibliothèques au secondaire. Mon enseignante du cégep pour le cours qui inclut ce projet m’a suggéré de consulter le « Cadre de référence pour le développement des collections dans les bibliothèques de la commission scolaire » que j’ai trouvée sur internet (voir bibliographie) avec l’aide d’un de nos bibliothécaires. Selon les critères de sélection que stipule ce document, L’instant présent pourrait se retrouver dans les bibliothèques des écoles secondaires, alors je crois que je pourrais le faire lire à mes élèves ou leur en faire une suggestion de lecture.

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