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« Bienvenue au Dallas Buyers Club » - Ron Woodrof


Plusieurs films sont aujourd’hui inspirés de faits réels. Le drame américain Dallas Buyers Club sorti le 22 novembre 2013 en salle au cinéma en est un. Le réalisateur du film, Jean-Marc Vallée, qui est un Québécois, peut être fier de son travail. Les acteurs ont bien joué leurs rôles et les personnages sont bien étoffés. Par contre, il y a quelques longueurs dans l’histoire ce qui donne l’impression qu’elle dure une éternité. Cependant, le réalisateur se rattrape bien avec le jeu de son qui est bien réussi.

Le personnage principal, Ron Woodrof, interprété par l’acteur américain Matthew McConaughey est sans doute le personnage auquel on s’attache le moins au début de l’histoire. Lorsque Ron apprend qu’il a le sida, il devient méchant et arrogant avec tous ceux qui le côtoient. On comprend un peu son geste lorsqu’on découvre la mentalité dans cette époque (dans les années 1980) qui est que les gens croient qu’il est possible d’attraper le VIH en touchant quelqu’un ou en étant homosexuel. Il envoie promener les médecins qui essaient de l’aider et il ne se préoccupe pas du tout de sa maladie. Il continue à consommer de la drogue et à boire de l’alcool, ce qui n’aide pas son système immunitaire. Il découvre l’existence d’un médicament qui pourrait l’aider, mais ce médicament n’est pas approuvé par les États-Unis. On aperçoit toute la détermination de Ron pour ce qui est de se sauver la vie. Il n’a peur de rien et il est prêt à tout pour s’en procurer au risque de tout perdre. Après s’en être procuré, il fait une crise cardiaque due à une trop grande consommation de médicament non approuvé, autrement nommé : l’AZT. Il se retrouve à l’hôpital et c’est à ce moment qu’il fait la connaissance d’un travesti, Rayon, interprété par l’acteur Jared Leto. Ron est au départ très homophobe, mais il devient très vite ami avec lui lors de leur accord pour la vente d’AZT. Avec cet accord, et tous les autres qu’il fera, il se fera plein d’argent, chose qu’il adore. Plus tard, il fait la découverte du médicament Peptide T. Ce médicament, beaucoup plus efficace et avec moins d’effets secondaires attire aussitôt Woodrof. En voulant en vendre, il se fait saisir son marché par la police. Il continue de se battre, même jusqu’en justice, pour avoir le droit d’en vendre. Il considère que ce médicament pourrait réellement aider les gens. Il a même fait des études pour le prouver. Ce qui est extraordinaire dans ce film c’est que les personnages sont identiques à ceux qui souffrent de la maladie. Tous ceux atteints du VIH sont très maigres et très pâles. Les acteurs ont dû travailler fort pour perdre autant de poids. En somme, les personnages sont très bien interprétés et sont très réalistes par rapport à leur santé et l’époque.

Les événements sont tous en ordre chronologique, il n’y a aucun retour en arrière ce qui facilite la compréhension. Par contre, ils se ressemblent tous. C’est-à-dire que le personnage n’avance pas réellement. On voit qu’il essaie de vendre les médicaments interdits, mais l’histoire est trop fixée sur cet aspect. Il devrait y avoir beaucoup plus de scènes qui expliquent ce que ressent le personnage. Il y en a quelques une et elles sont évocatrices, mais l’auditeur peut avoir de la difficulté à suivre les sentiments et émotions du personnage, car elles peuvent être interprétées de plusieurs façons. Par exemple, Ron se met à pleurer dans son auto, il sort un fusil et le touche. Cela n’est pas clairement dit qu’il a peut-être pensé à se suicider ce qui rend le spectateur un peu confus. Je crois que le récit est trop basé sur les faits et peu sur les sentiments des personnages.

Pour se rattraper, le réalisateur a agréablement bien réussi les bandes sonores. Les extraits musicaux sont placés aux bons endroits et ils sont révélateurs. Par exemple, lorsque Ron se sent étourdit, on peut entendre un bruit sourd qui peut faire imaginer à l’auditeur ce que le personnage entend. Les bruits qui se trouvent à l’hôpital sont ceux des machines qu’on peut habituellement entendre lorsqu’on se trouve à cet endroit. Les bruits de fusil sont réalistes et ne sont pas trop forts, alors ils ne surprennent pas l’auditeur. Les dialogues sont clairs, on peut bien entendre ce que chaque personnage dit.

En conclusion, le jeu d’acteur du film Dallas Buyers Club est réaliste et bien réussi. L’histoire peut tourner en rond à quelques reprises, mais le fait que Ron est atteint d’une maladie pousse l’auditeur à suivre l’histoire pour voir s’il va mourir ou non. La bande sonore de ce film rattrape le manque de tact pour la longueur.

Je vous conseille tout de même de le regarder, mais , en tant qu'enseignante, je ne le ferais pas regarder à une classe du secondaire. Selon moi ce film est beaucoup trop dur pour les jeunes de cet âge. En revanche, peut-être que je me trompe.

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